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Le vent de nord-est restant stable aux alentours
de 20 nœuds réels avec des rafales jusqu'à 29 nœuds nous pousse
rapidement vers La Graciosa.
En apparent, il varie entre le travers et le bon plein à 60°. Le génois
est réduit et il y a trois ris dans la grand-voile.
Yann Ar Mor
nous étonne par sa stabilité, dérive relevée avec ses deux petits
safrans qui le guident comme sur un rail, il file à bonne allure.
Le vendredi soir, sa vitesse oscillant entre 7 et 8 nœuds, nous réduisons encore le génois pour ne pas arriver de nuit.
Ce
n'est pas un voyage très confortable car la forte houle de 3 à 4 mètres
annoncée avant le départ est bien là, surtout le deuxième jour.
Elle nous arrive sur bâbord en arrière du travers, occasionnant des surfs enregistrés à plus de 11 nœuds au GPS.
L'aube
à peine naissante laisse entrevoir la première des îles au nord de La
Graciosa, puis le soleil en se faisant une place sous les nuages
embrase progressivement l'horizon.
Arrivés à destination, nous
entreprenons de rouler le génois mais hélas le bout est bloqué par un
solide surpattage que je n'arrive pas à démêler.
Dans 23 nœuds de
vent, nous sommes obligés de le dérouler entièrement afin de l'affaler
en évitant qu'il ne tombe trop à l'eau.
Enfin, nous mouillons à la playa Francesa après 280 milles nautiques depuis Madère et 48 heures de mer.

Plusieurs
voiliers sont à l'ancre dans ce beau décor, nous y retrouvons avec joie
Lolilento, nos chemins s'étant séparés depuis Leixoes au Portugal.
Le
temps d'un café, nous partageons nos aventures, Anthony doit partir
à Lanzarote le lendemain, nous le retrouverons sans doute plus tard.
Le
mardi 1er novembre, le mouillage étant rouleur, le
vent soutenu et le débarquement en annexe sur la plage rendu
difficile, nous gagnons le petit port.
Heureusement que nous avions
fait une demande d'autorisation depuis Madère, car de nombreux voiliers
ne l'ayant pas demandée n'y sont pas admis.
Mercredi, comme prévu sur
les fichiers gribs, le vent fraîchit et passe au sud-sud-ouest, il
était temps de se mettre à l'abri.
Nous flânons avec plaisir
dans les rues sablonneuses du village Caleta del Sebo avec ses
maisons blanches aux toits plats et leurs volets bleus.
Le 2 novembre,
avides de pénétrer dans ce beau décor, nous partons pour la journée
faire une grande randonnée autour du nord de l'île.
Dans un air très pur, depuis le sommet du petit volcan Bermeja, nous admirons le paysage qui nous entoure.

La
playa del Ambar m'invite à prendre un bain rafraîchissant, puis nous
continuons notre route en passant par le petit village Pedro Barba au
nord-est.
Un chemin escarpé nous conduit ensuite à travers des coulées de lave qui tombent dans la mer.
Non loin de là, les hautes falaises de Lanzarote nous accompagnent jusqu'à notre point de départ.

Le mardi 08 novembre, nous partons pour une dernière grande randonnée dans le sud de l'île.
L'escalade
de la face ouest du petit volcan Amarilla est assez raide et non
balisée mais le magnifique panorama en haut du cratère
justifie tous nos efforts.
Tout en bas, le mouillage de la playa
Francesa est apaisé comme nous aurions voulu le trouver lors de notre
arrivée à La Graciosa.
A l'est, la descente est balisée par un
petit chemin tracé entre les pierres. En bas, nous coupons à travers
les petites dunes pour rejoindre le village.

Nous quittons La Graciosa le lendemain matin pour Arrecife à Lanzarote en longeant doucement sa côte est.
Cette courte navigation de 25 milles nous offre une vue privilégiée sur les cônes volcaniques qui défilent devant nous.
Des
coffres, repérables par des bidons d'eau, sont accessibles gratuitement
derrière la jetée qui prolonge le petit château de Saint Gabriel.
Le lendemain, le Christian Radich magnifique vieux gréement norvégien de trois mâts vient se mettre à quai tout près de nous.

Pour davantage de commodités, nous partons ensuite à Puerto Calero situé à 10 milles de là.
Nous
laissons le bateau en sécurité dans cette belle marina pendant que nous
partons visiter l'île avec une voiture louée sur place.
Lanzarote est vraiment une île exceptionnelle qui vaut beaucoup plus qu'une simple escale sur la route des Antilles.
Plus de 100 volcans dont le parc national de Timanfaya et sa mer de lave se trouvent sur cette île.
Le
long tunnel volcanique du Corona (Cueva de los Verdes et Jameos del
Agua) et les oeuvres de César Manrique sont autant de buts de
promenades enchantées.

Sans
oublier la ville de Teguise, la palmeraie de Haria, les salines de
Janubio, los Hervideros, El Golfo, le mirador del Rio, le jardin
des cactus ...
Des images commentées de tous ces lieux se trouvent sur la page "Les photos" de notre site et complètent ce récit.
Le samedi 19 novembre, nous quittons Lanzarote pour la petite île de Lobos au nord de Fuerteventura.
Le
vent de nord-est prévu est finalement d'ouest-sud-ouest, toujours à
plus de 24 nœuds entre les îles avec un maximum de 43
nœuds enregistré sur notre centrale de navigation.
Afin de
contourner Isla de Lobos par l'ouest, nous naviguons au près, Yann Ar
Mor se comporte très bien et dépasse souvent les 8 nœuds.
Finalement,
le mouillage est trop exposé. Nous continuons notre route au portant
jusqu'à Puerto del Rosario pour un mouillage bien protégé par les
jetées du port.

Lolilento est là, nous retrouvons avec joie Anthony qui a été
retardé par l'accrochage de son ancre et de sa chaîne autour d'un bloc
de béton.
Il vient enfin d'être dépanné par un plongeur
la veille de notre arrivée grâce au dévouement de José de l'office
du tourisme local qui a fait intervenir des amis.
José avec
sa gentillesse, son plaisir désintéressé de rendre service et son
étonnement devant nos aventures nous laissera un inoubliable souvenir.
Il a souhaité que nous acceptions avec Anthony une interview sur
notre voyage à la télévison canarienne, passée le soir même au
journal télévisé.

Nous avons loué une voiture sur place et suivi un itinéraire conseillé par José.
Fuerteventura comme Lanzarote est une île volcanique avec une érosion
plus importante donnant au paysage des formes arrondies entourées
de belles vallées.
Nous sommes fascinés par le contraste des couleurs de cette terre aride réputée pour l'élevage de chèvres et ses moulins.
Les grandes plages attirent également de nombreux touristes dans d'immenses bateaux qui se mettent à quai près de nous.
Une courte navigation de 23 milles nous emmène le jeudi 24 novembre à
Gran Tarajal poussés par un vent soutenu avec de très fortes rafales.

Ce
petit port tranquille, un peu à l'écart de la ville, nous permet de
nous reposer trois jours avant de partir pour Gran Canaria.
Les 80 milles qui nous séparent de Las Palmas nous obligent à partir dans l'après-midi pour ne pas arriver de nuit.
Dès
que nous dépassons l'extrémité sud de Fuerteventura, nous sommes
ballottés par une grosse houle de travers amplifiée par le vent qui
a bien fraîchi.
Après une nuit inconfortable, le jour se lève à
peine quand nous franchissons la grande digue du port entourés par
de nombreux cargos.

Durant trois jours, nous louons une
voiture pour découvrir Gran Canaria qui se différencie d'emblée à nos yeux des précédentes îles volcaniques.
Le
panorama depuis le sommet est époustouflant, les pitons
basaltiques et les cirques profonds de cette immense caldeira nous
fascinent.
A l'ouest, l'imposante silhouette mamelonnaire du
Teide jaillit de sa mer de nuages et nous laisse
apercevoir ses prolongements sur l'île de Tenerife.
Tout autour de Gran Canaria de nombreuses vallées volcaniques nommées "barrancos"descendent jusqu'à la mer.
Nos photos commentées donnent un petit aperçu de la richesse de ces paysages.

Nous profitons de cette agréable pause à Las Palmas pour visiter la ville et ses vieux quartiers chargés d'histoire.
En arpentant ses rues pavées, nous admirons les balcons en bois sculpté qui décorent les façades des maisons.
Mais il faut nous décider à quitter l'enchantement des Canaries pour poursuivre notre route vers les tropiques.
Notre prochaine destination nous y conduira, l'archipel du
Cap Vert étant situé sous le tropique du cancer.
Le titre de notre site pourra alors changer, "Croisière sous les tropiques avec Yann ar Mor" par exemple.