C'est la première fois que nous naviguons jour et nuit durant 4 jours,
cela ne nous a jamais semblé trop long avec ce vent régulier et une
mer le plus souvent agréable.
Comme nous ne sommes pas des pêcheurs, nous ne mettons pas de ligne à
l'eau, par contre le
troisième jour, nous avons trouvé un petit calamar sur le bateau.
Nos quarts s'organisent bien, il faut faire attention car nous croisons
quelques cargos, l'A.I.S. la nuit nous permet de visualiser leur
direction par rapport à notre route.
Après un dernier coucher de soleil et une dernière nuit en mer, l'île
de Porto Santo apparaît sortant progressivement des brumes et nous
offrant petit à petit ses nuances de couleurs ocres.
Nous déposons l'ancre devant la grande plage, l'eau à 25° nous impressionne par sa transparence et nous invite à la baignade.
Comme le mouillage devient trop rouleur et trop venté, nous gagnons le port le lendemain matin.
Yann Ar Mor est le deuxième voilier en partant de la gauche le long du long catway.
Avec l'équipage de Malysse, nous louons une voiture à la découverte de
l'île ; nos jeunes, arrivés la veille au soir par le ferry, nous
accompagnent en scooter.
En compagnie de Morgane et Etienne, le lundi 10 octobre, aidés par un
petit vent de travers, nous laissons Port Santo dans notre sillage.
Une baleine croise notre route pour notre plus grand plaisir.
Cette agréable navigation de 32 Mn nous conduit à la marina de Quinta do Lorde située à l'est de Madère.
Le lendemain, nous partons tous les quatre visiter la belle île de
Madère avec ses impressionnantes falaises et ses fleurs omniprésentes
le long des routes.
Notre route nous conduit au nord-ouest de Madère jusqu'à Porto Moniz et ses piscines naturelles d'eau de mer.
Puis, nous retournons au bateau par la côte nord en empruntant une
partie de la vieille route. Un tronçon effondré n'est plus utilisable,
une cascade coule au-dessus.
Il est agréable de pouvoir parfois serpenter le long des vallées
fleuries en s'évadant du réseau routier qui traverse rapidement l'île
par de nombreux tunnels.
Les levadas, ancien système toujours utilisé d'irrigation des cultures
en étages, sont le but de très belles randonnées qui suivent leurs cours
le long des montagnes en empruntant parfois des tunnels.
Nous passons une excellente journée en compagnie de nos jeunes en suivant la Levada do Caldeirao Verde jusqu'au
pied d'une impressionnante cascade, 13 km aller-retour.
Le sentier nous entraîne le long de trois vallées qui nous offrent le
spectacle de leurs flancs, de leurs proches ravins et de la mer au loin.
Depuis la marina, il est possible de rejoindre le très beau circuit qui
mène à la pointe de Sao Lourenço, la plus à l'est de l'île.
Ce décor volcanique sculpté par les vents et la mer est grandiose, il
nous offre une palette de couleurs allant du jaune moutarde à l'ocre
rouge.
Un autre jour, avec le kayak, nous retournons dans la baie d'Abra pour
découvrir depuis la mer les falaises de la pointe de Sao Lourenço.
Quel plaisir de pagayer sur cette eau transparente et de contempler les
différentes veines qui parcourent ces hautes parois rocheuses.
Le lendemain, la "levada des mimosas" de Caniçal, suivie depuis les hauteurs de Machico jusqu'au village
de Maroços nous offre un autre but de
randonnée.
Sur 12 kilomètres, nous découvrons une végétation variée en fruits et
en fleurs selon l'exposition des vallées : mangues, goyaves, papayes,
avocats, cannes à sucre, corossoles ...
Arrivés à Maroços, nous continuons notre randonnée jusqu'à Porto da
Cruz sur la côte nord-est de l'île, d'où nous prenons le bus pour
retourner au bateau.
Le climat subtropical de Madère nous fait réaliser par sa température
et sa végétation que nous avons déjà bien descendu les degrés de
latitude nord.
Vendredi 22 octobre, nous partons à Funchal et c'est avec plaisir que nous arpentons ses rues pavées et ses jardins.
Dans son incontournable marché, nous découvrons sur les étals de
fruits, de légumes et de fleurs une multiplicité de couleurs qui nous
rappelle notre enfance sous les tropiques.
Malgré un temps couvert ce jour-là, le soleil joue avec les nuages sur
les hauteurs de Madère et crée des jeux de lumière sur la ville.
Sur la route du retour à la marina, les îles Desertas profitent de cette magie pour paraître encore plus proches.
Le soleil n'est pas loin de se coucher lorsque nous passons à Machico.
Dimanche 23 octobre, profitant de la voiture louée nous partons dans la
montagne.
Notre but est de réaliser la randonnée de 6 km aller-retour qui permet de finir l'ascension du plus haut sommet de
Madère, le Pico Ruivo (1861 m).
Ce sentier très
dénivelé nous offre un très beau panorama vers la côte nord et traverse à mi-parcours un
paysage volcanique très aride.

Les
nuages couvrent le sommet juste après notre arrivée et se lient au vent
pour nous inviter à redescendre sans tarder tant il fait froid.
Nous
allons ensuite voir les maisons traditionnelles de Santana puis nous
prenons une autre route à travers la montagne pour rejoindre Machico.
Le lendemain, après une dernière balade à Funchal, nous partons visiter le village de Câmara de Lobos un peu plus à l'ouest.
Son
petit port vaut le détour, ses bateaux multicolores sont au sec et des
poissons écartelés par des baguettes de bambou sèchent au soleil.
De nombreuses cultures en étage de bananes entourent cette charmante petite ville.
Au sommet de cette ancienne île nous contemplons la célèbre plus haute falaise de l'île, le Cabo Girao.

Le mercredi 26 octobre, veille de notre départ pour les Canaries, nous nous offrons une dernière longue randonnée.
Elle emprunte un peu plus de 3 km de la levada de Caniçal que nous avions déjà parcourue avant de se faufiler dans la montage.
Plus nous grimpons, plus les mimosas fleurissent en répandant leur délicieux parfum.

Le
changement de décor est brutal en arrivant au sommet d'une falaise
qui plonge dans la mer, nous apercevons même Porto Santo au loin.
Le
sentier suit ensuite les falaises en passant souvent près des
précipices, le sol est parfois glissant quand la roche suinte, il faut
être très vigilant.
Enfin, nous arrivons à Porto da Cruz juste à
temps pour visiter la distillerie de rhum local et prendre notre bus
pour le retour.

C'est encore avec un peu de nostalgie que nous quittons cette merveilleuse île de Madère.
Le
vent est repassé au nord-est, mais une forte houle est prévue, aussi
nous décidons de ne pas faire le détour par les îles Selvagens.
Par
contre, à la limite du dévent, nous suivons les îles Desertas
situées à une dizaine de milles de là, leur origine volcanique est
fascinante.

Quand
nous les laissons dans notre sillage, le vent enfin libéré de cet
obstacle imposant nous pousse ardemment vers les
Canaries.
Des photos commentées sont accessibles à la page "Les photos" du site en cliquant sur "Archipel de Madère".