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Une nouvelle dépression avec ses vents contraires doit arriver dans deux jours.
Nous quittons donc Baiona plus tôt que prévu pour poursuivre notre route vers le Portugal avec des vents encore favorables.
Après
un dernier regard à bâbord sur le Monte Real et ses remparts nous
passons au large des roches qui prolongent le cap Silleiro.
La houle qui se fracasse dessus les rend facilement repérables de loin.
Nous
longeons ensuite les dernières côtes espagnoles puis les premières
côtes portugaises jusqu'à Leixoes après une agréable navigation de 65
milles.
Après cette belle journée ensoleillée, une épaisse brume
nous tombe dessus juste au moment de mouiller l'ancre dans la partie
autorisée de l'avant port.
La visibilité devient totalement nulle une demi heure après, il était grand temps d'arriver !
Cette escale nous semble sinistre, le brouillard finit par se lever le lendemain à 13 heures pour retomber à 17 heures.

Vendredi
matin, malgré une brume encore présente, nous prenons le bus pour Porto
en espérant qu'elle se lèvera moins tard que la veille.
A Porto, nous oublions vite ce brouillard qui finit par se dissiper à 14 heures laissant place à un soleil chaud et radieux.
Nous sommes impressionnés par le nombre d'églises, ainsi que par la richesse architecturale de cette ville.

Après
une sympathique pause restaurant dans les vieux quartiers que borde le
rio Douro, nous visitons sur sa rive gauche une grande cave de Porto.
Une dégustation de Porto, modérée bien sûr, s'impose et termine cette intéressante visite commentée.

La
veille de notre départ de Leixoes, nous faisons une agréable promenade
le long de la grande plage qui rejoint le grand phare de Leça au nord
du port.
Nous appréhendons un peu la navigation du lendemain en voyant la puissance des vagues générées par une grosse houle.
Au retour de cette balade, nous admirons le petit fort en pierre qui est proche du port.

Finalement lundi matin, le départ se fait sans souci, la houle est présente mais maniable.
Dans
l'après midi, un bon vent de 14 nœuds de travers nous fait bien avancer
en suivant sans heurts les longues ondulations de l'océan.
Après
plus de 66 milles, nous arrivons à Figueira da Foz et mouillons devant
une petite plage sur la droite juste après la première digue.
La
grande digue faisant face à la houle ayant été bien agrandie, on nous
avait dit qu'il était devenu possible de mouiller là.
C'est
vrai que c'est assez calme, mais la marée est presque basse et il
y a peu de fond. Nous n'avons plus qu'un mètre d'eau sous le bateau et
la plage est à 15 mètres à peine derrière nous.
Nous avons touché deux fois le fond, heureusement de sable, doucement comme quand nous échouons volontairement.
Vers
22 heures nous sommes surpris par une forte lumière qui surgit dans le
noir. La police maritime vient nous signaler qu'il est interdit de
mouiller là et nous demande de gagner la marina.
Nous devons nous
acquitter des formalités administratives comme à Leixoes (papiers du
bateau, passeports ...). Puis, il faut se rendre dans un autre
bâtiment 300 mètres plus loin pour payer la place à l'employé
responsable de la marina avant de pouvoir enfin, vers minuit, nous
amarrer le long d'un grand catway.
Décidés à descendre sur Peniche, nous partons le lendemain en suivant deux autres voiliers vers la sortie du port.
Nous
comprenons vite pourquoi le premier voilier plus en avant hésite en
découvrant l'énorme barre infranchissable qui nous oblige à faire
demi-tour.
Des déferlantes de plus de 4 mètres se succèdent sans
fin. Le deuxième voilier nous a donné les photos prises devant cet
impressionnant mur d'eau.
Heureusement, lors de notre départ pour Peniche le jeudi 15 septembre les conditions sont beaucoup plus calmes.
Le matin il n'y a pas de vent, aussi nous avançons au moteur jusqu'à son arrivée progressive vers midi.
Cette navigation au grand largue est très agréable, nous finissons les
derniers milles avec les voiles en ciseaux le vent étant doucement
passé au 180°.
Nous laissons sur tribord les îles Berlengas un peu cachées dans la brume.
Depuis le bateau, la presqu'île de Peniche avec ses hautes falaises et son phare nous offre un très beau panorama.
Peniche est un grand port de pêche, nous ne nous lassons pas du
spectacle des mouettes qui suivent les bateaux rentrant au port.
Nous avons parcouru 60 milles quand nous prenons place le long du grand catway réservé aux visiteurs.
Témoin d'un riche passé historique, la forteresse mérite d'être
visitée. Du haut de ses remparts, nous surplombons une mer attirante par
sa transparence.
Mais il ne fait pas chaud pour se baigner, le temps se gâte et nous
oblige encore à rester quelques jours sur place avant de repartir vers
le Tage un peu plus bas.
Lundi, nous profitons de cette halte pour faire le tour de cette belle presqu'île à pied, une dizaine de kilomètres environ.
Nous suivons les falaises sculptées par la nature, où des passages
aménagés entre les failles nous conduisent vers des grottes et des
belvédères naturels.
Les îles Berlengas vues depuis le phare du cap Carvoeiro ne sont plus dans la brume comme le jour de notre arrivée.
Après cette agréable balade nous retrouvons Yann Ar Mor secoué contre le ponton par les rafales de vent.
L'amarrage est solide et les nombreux pare-battages mis en place le protègent efficacement.
Mardi matin, nous quittons Peniche avec un ciel bleu nettoyé par le vent soutenu des jours précédents.
La navigation jusqu'à Cascais démarre au moteur car le vent est absent, c'est tout ou rien pour ce taquin !
Heureusement un peu avant midi la brise thermique se lève et nous pousse rapidement dans la bonne direction.
Après le passage du cap da Roca, le vent fraîchit davantage avec une
pointe à 32 nœuds bien amortie par notre allure portante, voiles
réduites.
Nous restons deux jours au mouillage à Cascais, Manetta le petit voilier rouge de Gaëlle et Lucas n'est pas loin de nous.
La ville est agréable à visiter, les rues sont artistiquement pavées,
les palmiers dattiers, le ciel bleu et la chaleur nous rapprochent un
peu des tropiques.
Jeudi matin, 22 septembre, nous levons l'ancre pour une courte navigation vers l'entrée du Tage à Oeiras.
En fait, nous ne relevons pas facilement l'ancre mais plutôt
difficilement deux ancres, notre chaîne est enroulée autour d'une
vieille ancre à jas, le guindeau souffre.
Avec l'aide précieuse de Lucas depuis son annexe, nous pouvons
enfin nous dégager à force de tirer avec un bout sur les maillons
pour alléger le fardeau pendant qu'il dénoue les tours de chaîne.
L'accueil à la marina est irréprochable, réponse rapide à la VHF sur le
canal 9. Eric et Luis nous aident à nous amarrer au ponton d'accueil
puis à la place qui nous est attribuée.
Tout le monde ici est prêt à rendre service, et ils parlent bien le français.
Nous voilà au calme pour quelques jours, Lisbonne toute proche attend notre visite.
Un train rejoint Cascais à Lisbonne en suivant la côte, on peut le
prendre à la gare de Oeiras en passant par le front de mer depuis la
marina.
Nous restons dix jours sur place attendant
qu'une dépression située sur la route de Madère se dégage. Nous en
profitons pour visiter Lisbonne à plusieurs reprises.

Cette ville est splendide et nous charme par sa richesse historique révélée par de nombreux monuments.
Après
le terrible tremblement de terre de 1755, la ville est
reconstruite suivant les ordres du Marquis de Pombal avec de
grandes places et de larges rues en angle droit.

Oeiras est bordée à l'ouest par Cascais et à l'est par Lisbonne, ses vieux quartiers méritent également le détour.
Le célèbre Marquis y avait sa résidence de vacances entourée d'un parc agréable à arpenter.

C'est
avec une certaine nostalgie que le dimanche 2 octobre nous quittons les rives du Tage pour
nous diriger vers l'archipel de
Madère avec un petit air de fado qui
fredonne encore dans nos têtes.
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